Il y a quarante-cinq ans, jour pour jour, l’ancien prodige du Barça Ronaldo Nazario est né. Muni d’une intelligence de jeu hors pair, d’un physique démentiel et d’une agilité impressionnante, Ronaldo Luiz Nazario de Lima a marqué son époque et a fait évoluer son sport à sa manière. Celui qu’on surnommait « Il Fenomeno » a dynamisé et a fait sortir le « 9 » de sa zone de confort, désormais le renard des surfaces classique n’existe plus et ne fait pas le poids comparé au buteur puissant, efficace et polyvalent que représentait de la plus belle des manières le Brésilien. R9 a lui-même redéfini les notions à son poste en s’éloignant des bases de l’attaquant lambda, se donnant alors un style unique et sans précédent dans le monde du football.
Il a émerveillé bon nombre de ses spectateurs par ses courses folles, sa justesse technique et sa précocité. Son niveau de jeu est digne des plus grands joueurs, mais son palmarès fait de lui une Légende de ce sport : R9 c’est 2 Ballons d’Or, deux Coupes du Monde, deux Copa America, une C2 avec le Réal, une C3 avec l’Inter, deux championnats d’Espagne, un championnat d’Italie et j’en passe… En cette occasion si spéciale de son quarante-cinquième anniversaire, je serai pour vous, le narrateur de son match le plus marquant sous la tunique Blaugrana. La belle histoire entre le Barça et Ronaldo Nazario a commencé le 16 juillet 1996. Le club catalan a tout juste signé pour une vingtaine de Millions d’euros le prodige brésilien, déjà champion du monde avec sa sélection, qui a récemment brillé du côté des Pays-Bas à Eindhoven. Le jeune homme âgé de dix-huit ans a offert un spectacle phénoménal aux supporters du PSV, avec un total de cinquante-et-un buts pour cinquante-deux rencontres.
26 Octobre 1996 Barça-Valence : Le jour où Ronaldo Nazario a mis Valence à ses pieds.
« Il Fenomeno » débute en fanfare son aventure catalane avec neuf buts en neuf matchs de Liga, le FC Barcelone est alors premier du championnat espagnol avec trois longueurs d’avance sur son éternel rival, le Real Madrid. Le 26 octobre 1996, le Barça reçoit Valence lors de la dixième journée de Liga et l’enjeu de la rencontre est déjà énorme pour les deux équipes. Pour le club Ché, classé sixième au classement, une victoire au Camp Nou leur permettrait de monter provisoirement sur le podium du championnat devant le Deportivo la Corogne du grand Bebeto, tandis que les Blaugrana devront continuer sur leur lancée en gardant leurs trois points d’avance sur les Merengue. Sous les encouragements de dizaines de milliers de Culés, les hommes de Bobby Robson ont débuté de la meilleure des façons la rencontre en se procurant les premières occasions. Dès la première minute, Ronaldo réceptionne un ballon de la poitrine dans la surface de réparation et enchaîne immédiatement avec une demi-volée, qui passe tout près tout du poteau gauche. Les Barcelonais construisent le jeu tandis que Valence joue en bloc et recule, les joueurs de Luis Aragonés ont pour consigne de stopper toutes les offensives catalanes et de procéder en contre-attaque. Au bout d’un quart d’heure de jeu, Ronaldo récupère le ballon à quelques mètres de la surface de réparation, trouve Luís Figo qui lui remet directement le ballon puis dépasse avec une vitesse folle Endonga et Ruben Navarro avant de se trouver en un contre un, face à Andoni Zubizarreta.
Ronaldo, plein de sang-froid, se tourne vers le but avant de laisser sa patte droite propulser le ballon dans le petit filet opposé : Barça 1, Valence 0. Los Chés veulent revenir au score très vite, mais n’ont pas le bagage offensif nécessaire pour inquiéter les Barcelonais. Les Catalans dominent et continuent leur récital: à la 21 ième minute, Giovanny distille un excellent ballon en profondeur au numéro 9 brésilien, mais ce dernier est tout de suite stoppé par le portier Blanquinégros. Plus le temps passe, plus Valence subit la pression, les Blaugranas poussent pour faire le break, mais se trouvent face à un gardien des grands soirs. Comme si les derniers espoirs de Valence reposaient sur Zubizarreta, le goal espagnole telle une véritable muraille, arrête toutes les offensives barcelonaises et tiens le score à 1-0 pendant de longues minutes. Mais sur le terrain, il y avait un autre génie du football, plus qu’un simple humain à vrai dire… La présence de Ronaldo Nazario faisait mouche et il était impossible de stopper un tel joueur indéfiniment ! 35 minutes passées et les Blaugrana repoussent le corner tiré par Karpin, Figo récupère le ballon et le Portugais n’a qu’une option : balancer un long ballon en profondeur. Sur la ligne médiane, R9 était prêt, en quelques secondes le bolide était en marche et le Brésilien a très rapidement pris de vitesse les défenseurs adverses, balle au pied.
Après un sprint de 40 mètres, « Il Fenomeno » se retrouve nez à nez face au gardien et cette fois, il est prêt à surmonter le dernier rempart de Valence. Le défenseur Antonio Poyatos revient à la hauteur de R9, mais c’est déjà trop tard, Ronaldo a déjà armé sa frappe et il envoie un sublime tir croisé à ras de terre, imparable pour Zubizarreta, le Barça marque à nouveau. Le portier de Valence s’incline, le Brésilien signe un doublé et laisse éclater sa joie, le Barça mène deux buts à zéro. Dix minutes plus tard, la mi-temps est sifflée par l’arbitre de la rencontre et « Il Fenomeno » rentre au vestiaire, acclamé par le public du Camp Nou. À la pause, les Barcelonais n’ont aucun doute. Sous la domination des Catalans le résultat de la rencontre à l’air couru d’avance, mais ce sentiment de suffisance va être payé très cher par les joueurs de Bobby Robson. Au retour des vestiaires, Valence change complètement de style de jeu, ils décident de presser et de jouer au contact de l’adversaire. La reprise est plus délicate pour les Blaugrana, les Blanquinégros en profitent et posent problème aux Barcelonais en se procurant de plus en plus d’occasions. Le changement tactique d’Aragones est récompensé à la 52e minute, Patxi Ferrera redonne espoir à Valence en réduisant l’écart d’une tête puissante. Six minutes plus tard, le club Ché récidive avec une superbe frappe de Karpin, en un quart d’heure, tout a changé et Valence est en train de décrocher le match nul d’une manière miraculeuse.
C’est désormais un tout autre match, on y découvre un Valence sans complexe et une équipe barcelonaise en plein doute, très loin de sa première période irréprochable. Le match se poursuit avec une tout autre intensité et la rencontre prend l’allure d’une bataille psychologique entre les deux équipes. Le public se demande qui va craquer sous la pression des fautes et de la frustration, côté barcelonais, Figo et Giovany sont complètement inoffensifs, muselés par les défenseurs de Valence. L’avenir de la rencontre et du Barça repose alors sur une seule personne : l’unique Ronaldo Nazario. À un quart d’heure de la fin du temps additionnel, le Brésilien récupère le ballon aux abords du rond central et prend de vitesse un Blanquinégro, puis deux, puis trois ! À l’aide de sa rapidité et sa conduite de balle élastique, R9 venait d’éliminer Xabier Eskurza et Otero en passant entre les deux joueurs, qui étaient prêts à prendre en sandwich le Brésilien pour stopper l’action de but. Après s’être défait des joueurs de Valence, Ronaldo arrive dans la surface de réparation et envoie le ballon dans les cages de Zubizarreta. Le camp Nou exulte, R9 venait encore une fois de prouver qu’il était un joueur d’exception.
La rencontre se finit sur le score de 3 buts à 2 et les spectateurs restent bouches bées devant la prestation iconique de Ronaldo Nazario, le joueur brésilien venait de mettre tous les supporters blaugrana d’accord. Ce jour-là, le monde entier a compris qui était « Il Fenomeno ». Au-delà d’un joueur de talent, le Brésilien était sûrement le meilleur et le plus original à son poste, très loin des autres à son époque…
Un article par @Hichambnns_