C’est maintenant officiel, la romance qui unissait Arthur et le FC Barcelone touche à sa fin. En deux ans, le milieu brésilien a su montrer le pire comme le meilleur. Il laissera un souvenir contrasté entre élégance gestuelle, et soirées arrosées. Retour sur la valse en 5 temps d’Arthur à Barcelone.

L’annonce

Le 11 mars 2018, la nouvelle tombe. Le jeune milieu brésilien, Arthur Melo rejoindra le FC Barcelone en juillet de la même année. Si sa côte est déjà conséquente au Brésil, en Europe, il n’en est rien. La méfiance est de mise chez les supporters. Le club enchaîne coups durs sportifs (éliminé en quart de finale de la Champions League deux ans de suite) et désillusions sur le marché des transferts ( Neymar, André Gomes, Lucas Digne, Pablo Alcacer…) Alors, signer un illustre inconnu pour plus de 30 millions ne rassure pas grand monde. Et pourtant, le board catalan est sûr de son coup. Arthur aligne les bonnes performances et les trophées au Brésil. Et malgré son jeune âge, il montre déjà beaucoup de caractère sur et hors du terrain. Le brésilien est prometteur.

L’arrivée

Le 12 juillet 2018 Arthur débarque en Catalogne. Le 28, il porte pour la première fois la tunique blaugrana pour un match amicale face à Tottenham, et il marque. Si tout n’est pas parfait, les débuts sont prometteurs. Son style semble en parfaite adéquation avec celui du club. Dans un vestiaire au fort accent sud-américain (Messi, Suarez, Paulinho, Rafinha), son intégration se déroule à merveille. Et le coach, Ernesto Valverde, lui fait confiance et le titularise à 18 reprises pour sa première saison. À 22 ans et en à peine quelques mois, Arthur semble s’être fait sa place. Son élégance et sa capacité à ne jamais perdre le ballon finissent par conquérir les derniers sceptiques, et le meilleur semble à venir.

L’espoir

Et effectivement, le meilleur est à venir. Arthur enchaîne les performances encourageantes pour un jeune joueur qui vient d’arriver et puis… le premier test : le Clasico. Le match ultime, celui que tous les supporters attendent, celui qui peut propulser les joueurs au rang d’idole, mais aussi les faire dégringoler dans le cœur des socios. Et ce Clasico est particulier. Le génie catalan, Léo Messi, est absent. Pallier son absence ? Impossible. Mais gagner sans lui, oui. Pour cela, Ernesto Valverde fait confiance à sa jeune recrue brésilienne et décide de titulariser Arthur pour son premier Clasico. Et quelle première ! L’ancien de Grêmio sort un match plein. Son volume de jeu, ses passes millimétrés, et sa capacité à garder la balle font merveille. Les Barcelonais s’imposent 5 à 1, et n’importe quel observateur aguerri sait que la performance d’Arthur n’est pas étrangère à ce succès.

Le désespoir

Après le Clasico, le brésilien enchaîne. S’il sort peu de matchs références, excepté celui face aux Spurs (une équipe qui lui réussit décidément bien), le brésilien continu de montrer des choses intéressantes. Au-delà même des performances, c’est son style qui plaît aux supporters, au point que certains n’hésitent plus à le comparer à un certain Xavi. Mais première ombre au tableau, même quand il est bon, Arthur n’est pas décisif. S’il avait marqué pour son premier match amical, il faudra attendre 13 mois pour le voir réitérer, prenant très (trop) peu sa chance de loin malgré sa qualité de frappe. En terme de passes décisives, c’est guère mieux, seulement 6 en deux ans. Pour un passeur de sa qualité, c’est trop peu.
Mais le véritable tournant de son histoire barcelonaise, c’est l’anniversaire de Neymar. En février 2018, il rejoint son ami brésilien à Paris pour faire la fête. Deux jours plus tard, lors du Clasico, il se blesse, manquant alors le match de ligue des champions contre l’OL. Dans la presse, le brésilien déclare : « Je pense que j’ai fait une bêtise en allant à Paris. Je me suis excusé auprès du coach et de mes coéquipiers ». Un écart de conduite qu’Ernesto Valverde semble avoir du mal à lui pardonner, lui accordant beaucoup moins sa confiance par la suite. Le divorce entre les deux hommes semble consommé.

L’au revoir

Valverde est parti, Setien est arrivé. Une aubaine pour le brésilien. La vision du jeu du Basque semble parfaitement coller aux caractéristiques d’Arthur. Pourtant, si le brésilien reste un élément important du milieu catalan, il est rarement titulaire. Et ses performances ne plaident pas en sa faveur. Si avec moins de temps de jeu, il est plus décisif que l’année passée (4buts et 4 passes) ses performances sont insuffisantes. Le volume de jeu n’est plus au rendez-vous, les passes se font plus imprécises et surtout de plus en plus vers l’arrière (un mal qu’il partage avec d’autres joueurs de l’effectif). Malgré une concurrence faible et vieillissante, le brésilien ne s’impose pas comme une évidence. Mais il est encore jeune, les supporters continuent de le soutenir, et rien ne dit que sa progression ne repartira pas de l’avant dans quelques mois, car des qualités, ce joueur en a. Pourtant, le 29 juin 2020, le FC Barcelone décide de se séparer de lui. En vendant le joueur de 23 ans à la Juventus et en récupérant le trentenaire Pjanic en échange, les dirigeants réalisent un coup financier. (L’échange Arthur-Pjanic : tout sauf du foot…) Mais surtout, ils envoient un message fort au Brésilien : les espoirs qu’ils avaient placés en lui ce sont envolés.

Et vous, pensez-vous qu’Arthur avait encore sa place à Barcelone ?